Macron serait prêt à soutenir la candidature de Merkel à la tête de la Commission européenne
Evoquant le prochain départ de Jean-Claude Juncker de la Commission européenne, Emmanuel Macron estime que le Luxembourgeois a été un bon président, qui a fait des choix courageux et a fait avancer les choses sur plusieurs points.
Exprimant ses doutes sur la candidature de l'Allemand Manfred Weber pour le remplacer, le président français a répété sa réserve concernant les "spitzenkandidaten", parce qu'ils ne sont pas connus et n'ont pas fait campagne en Europe. Questionné sur une éventuelle candidature à ce poste d'Angela Merkel, pour qui il a "beaucoup d'amitié", il dit ne pas vouloir parler à sa place, mais si elle le voulait, il la soutiendrait.
Emmanuel Macron estime en effet que "l'Europe a besoin de visages, de personnalités fortes, de gens qui ont une crédibilité personnelle et les compétences pour remplir les postes qui sont les leurs".
Le "doute américain"
Dans cette interview accordée en marge de sa venue à Genève pour les 100 ans de l'Organisation internationale du travail, le président français regrette aussi le fait que le multilatéralisme soit aujourd'hui bousculé par l'émergence d'un "doute américain" incarné par Donald Trump, ce qui freine les efforts de coopération internationaux, qu'ils servent la cause environnementale, le maintien de la paix ou les échanges commerciaux.
Reste que s'il peut y avoir des désaccords entre les deux hommes, la collaboration entre les Etats-Unis et la France reste primordiale pour Emmanuel Macron, car les deux nations partagent une même histoire, celle de plusieurs guerres qui les ont unis. "Et s'il y a des visions géopoliques différentes, il y a au coeur des Etats-Unis et de la France un même attachement à la liberté et à la démocratie."
Emmanuel Macron évoque Donald Trump:
Plaidoyer pour le Rafale
Interrogé sur le renouvellement par la Suisse de ses avions de combat, Emmanuel Macron a défendu le Rafale, "cet avion d’excellence français". "Je pense qu’il y a une cohérence des Européens à s’équiper avec du matériel européen", a ajouté le chef de l'Etat.
"Je le dis pour toutes les formes d’équipements, y compris quand ils ne sont pas faits en France, qu’il s’agisse de l’armement, de la 5G ou des nouvelles technologies", a ajouté le président français.
Evoquant également la Genève internationale, il salue un lieu qui porte un peu de l'international, de ses rêves et de ses combats, le lieu de la Société des nations. Pour lui, c'est un lieu de multilatéralisme qui abrite les organisations internationales.
>> L'intégrale de l'interview d'Emmanuel Macron:
Propos recueillis par Darius Rochebin
Adaptation web: Frédéric Boillat